Une chieuse, une connasse... Non, une super nana !
Avec un titre pareil, pour sûr, les Haut-Viennoises vont se presser de venir voir Élise Ponti sur la scène du Zénith le 14 décembre. Rencontre pleine de fous rires avec l'humoriste qui le clame haut et fort : C'est décidé, je deviens une connasse.
Pourquoi voulez-vous devenir une connasse (rires) ? Comment fait-on pour réussir cet exercice ?
Pour les connasses et les connards qui nous entourent et il y en a un certain nombre. Pour ce faire, il faut être plus sûre de soi, et apprendre à avoir davantage de répartie.
C'est ce qui manque à la coincée, distinguée et timide Dolorès que vous incarnez sur scène ?
Oui mais il peut y avoir plusieurs styles de connasse. Elle peut porter des talons hauts ou des baskets. Dans tous les cas, elle prend soin d'elle en toute occasion...
Et vous êtes en train de passer de la connasse à la chieuse, votre dernier spectacle s'intitulant Le Gang des chieuses ? Quelle est la différence entre les deux ?
La connasse toussote quand la chieuse esquive. Le but de la connasse est de faire fuir, celui de la chieuse est de faire rester presque à rendre fou.
Comment trouvez-vous votre inspiration ?
Généralement, je me trouve beaucoup trop gentille. Je m'inspire de mon entourage, des gens que je peux rencontrer, et surtout du public auquel je pense lors de l'écriture, de la mise en scène... dans toutes les étapes de création. J'essaie de proposer quelque chose d'universel qui puisse ressembler à toutes les spectatrices et tous les spectateurs.
Quels sont les thèmes que vous abordez ?
J'aime tout ce qui touche à l'amitié, aux relations fortes. Les liens qu'on tisse les uns avec les autres, au sein de la famille ou avec les proches, sont la chose la plus importante dans la vie.
L'emploi d'un mot qualifié de « vulgaire » dans les titres de vos spectacles est-il une forme de provocation ?
Pas du tout car « chieuse » et « connasse » font entièrement partie de notre parler dans un langage plutôt familier. Je n'ai pas honte de les dire. Je ne vois pas pourquoi un titre ne pourrait pas contenir ces mots qu'on utilise au quotidien. D'autant plus que derrière « chieuse » et « connasse », il y a comme une icône : on imagine une sorte de personnage. Je trouve intéressant soit de balayer les clichés, soit d'en jouer.
Comment vivez-vous d'être une femme qui évolue dans le milieu du théâtre de boulevard et des humoristes, plutôt genrés masculin ?
Je fais ce que je peux (rires). J'ai l'habitude de travailler avec des hommes et ça se passe bien en général. Certes, il peut y avoir des remarques sexistes ou des a priori quand j'arrive dans un théâtre, mais cela fait tellement partie de mon quotidien... J'en fais abstraction voire j'essaie d'en rire. Les plus machos me disent finalement : « C'est plutôt pas mal pour une fille ». Donc je suis une fille avec des couilles ! (rires). J'espère pouvoir donner envie à des femmes de se lancer artistiquement.
Après Paris, C'est décidé, je deviens une connasse est en tournée en Province. Avez-vous observé une différence entre les deux publics ?
Totalement. On peut même constater que chaque ville a des publics différents. En région, les spectateurs se lèvent et interagissent alors qu'à Paris, ils sont plus discrets, plus stressés, plus blasés et il faut aller plus les chercher.
Avec un public essentiellement féminin, vous êtes la femme qui parle aux femmes ?
Exactement. 90 % de la salle est féminine et je suis très contente que les femmes veuillent venir passer un moment avec nous.
Pouvez-vous nous présenter Le Gang des chieuses, votre nouveau bébé ?
C'est une comédie presque musicale. Presque car on ne sait ni chanter, ni danser et pourtant on le fait quand même. C'est l'histoire d'une amitié entre deux femmes, qui a priori n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
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