Franck Linol veut-il devenir un assassin ?

Depuis quelques jours, L'homme qui voulait devenir un assassin, le dernier livre de Franck Linol, est en vente. L'auteur propose un road trip un peu déjanté, sans son célèbre inspecteur Dumontel.

Dans L'homme qui voulait devenir un assassin, on découvre trois nouveaux protagonistes...

J'avais ce manuscrit depuis au moins 15 ans dans un tiroir. Je l'avais proposé aux Éditions Belfond, qui voulaient que je le retravaille. La Geste préférait rester sur la série des Dumontel. Je l'ai ressorti, ayant envie qu'il soit publié car ce voyage est inspiré d'une histoire vraie.

C'est autobiographique ?

Je suis effectivement allé voir René Frégni avec deux personnes. Nous sommes donc partis à trois. Certains événements sont réels, d'autres relèvent évidemment de la fiction. Mais rassurez-vous, je n'ai jamais voulu devenir un assassin ! (Rires)

On remarque une différence de style et de construction...

En effet, le manuscrit a été retravaillé à la marge car il fait partie de mes quatre ou cinq premiers romans. Pour la construction, tous les chapitres n'ont pas la même temporalité : quand la police est normale, c'est la vraie histoire ; en italique, c'est l'écrivain qui exploite l'histoire.

Avec toujours des références à quelques bonnes bouteilles ?

Toujours... (Rires)

Sans tout dévoiler pour maintenir le suspense, quelle est l'histoire de ce nouveau livre ?

À Limoges, Jeff Hélias est un auteur de polars. Il est en train d'écrire une énième histoire, avec un couteau qui rentre dans le ventre d'une femme qui a été kidnappée. Il est un peu lassé de tout ça... et surtout de tous ces crimes qui lui ont mis l'eau ou plutôt le sang à la bouche ! Il s'interroge : « Tuer quelqu'un gratuitement, qu'est-ce que ça procure ? ». Il a envie de passer à l'acte. Il va profiter de situations lors d'un voyage à Manosque en Provence avec un couple un peu marginal, un peu barge... mais L'Homme qui voulait devenir un assassin va-t-il le devenir ? Le passage à l'acte est-il aussi simple ?

Pour l'anecdote, vous n'appréciiez véritablement pas Pierre Bellemare ?

Si j'avais écrit ce roman aujourd'hui, je n'aurais pas mis ce passage. Je ne l'ai pas modifié pour rester fidèle à moi-même. À l'époque, j'aimais le conteur sur Europe 1, mais je trouvais ces bouquins racoleurs. Il s'avère que je l'ai rencontré à deux ou trois reprises dans des salons. Et, mon point de vue n'a plus été le même...

Quand retrouverons-nous votre inspecteur fétiche ?

Je suis en train de finir le Dumontel 2026, qui aurait dû être le 4^e roman à quatre mains avec Joël Nivard. Nous avions déjà travaillé l'histoire, les personnages. Il avait écrit le premier chapitre que j'ai gardé. Aussi, je mettrais un « avertissement » pour les lecteurs. C'est un roman noir qui se déroule dans le milieu de la prostitution à Limoges avec les réseaux bulgares et nigérians.

Vous venez de remporter le Prix ARAL (Association régionale des amis du Limousin) pour L'œil du diable rouge. Qu'est-ce que cela représente ?

Pour le Prix ARAL, les auteurs ne postulent pas. Leur livre émerge par le bouche-à-oreille, par les retours. J'ai été sélectionné pour la finale dans la catégorie « littérature » et j'ai reçu cette belle distinction. Je suis très heureux car il s'agit d'un jury exigeant.

L'homme qui voulait devenir un assassin

Franck Linol

(Éditions Moissons noires) 200 pages.19€.

Dédicaces le 21 février de 17h à 19h et le 22 février de 10h à 13h à Page et Plume à Limoges ; ainsi que le 23 mars au salon du livre de Saint-Martin-de-Jussac.

Cérémonie de remise du Prix ARAL le 19 février à 16h à la Bfm centre-ville à Limoges.