Oflag XVII A
Dans la mémoire collective, le nom « Oflag XVII A » ne signifie rien. Pourtant, tout le monde sait ce qui s’est passé dans ce camp, ne serait-ce pour l’avoir vu magnifié par le cinéma. Un homme en sait plus ! Un seul homme connaît la réalité. Non pas parce qu’il était le seul dans ce camp, mais parce qu’il en était le seul survivant, durant le tournage du film ! C’était en Basse-Autriche, au cœur du territoire du IIIe Reich et c’est dans cette base d’internement pour officiers prisonniers de guerre, qu’a eu lieu la fameuse « Grande Évasion ». « Grande » par le nombre d’évadés. « Grande » par l’efficacité de la logistique et l’organisation de résistance à l’intérieur comme à l’extérieur du centre. « Grande » voire « immense » par le culot de ces hommes qui la filmèrent après avoir reconstitué une caméra avec des pièces détachées, cachées dans les saucissons des colis de ravitaillement. Ce fut l’évasion de tous les superlatifs, commise et fomentée par une petite équipe d’irréductibles. Jean Cuene Grandidier était des leurs et il était le dernier survivant des 14 officiers à ne pas avoir été repris par les Allemands sur les 131 échappés. Agé de 103 ans quand nous l’avons filmé, il savait qu’il aurait pu avoir la vie paisible d’un haut fonctionnaire si l’Histoire n’avait pas rencontré la sienne. Ce 20ème siècle, il le connaît bien. Pour ses périodes de calme, de plaisir, mais aussi dans ce qu’il a de pire. Jean ne veut pas seulement se souvenir, mais raconter. Se raconter. Au plus près de l’action, nous menant de ce camp autrichien à Paris, en passant par Vienne, Munich et la Suisse, ce film constitue le témoignage intime de ce que fut, en réalité, SA grande évasion. En acceptant de se raconter, en retrouvant ses lieux de vie, d’enfance, d’homme et de militaire, il nous permet de revivre ce 20ème siècle, lui le patriote, l’humaniste, qui a toujours gardé espoir et n’a jamais perdu ni le sens de l’humour ni celui de l’ironie.
Photos © Label Brune Prod Dessins © Albert Fougerat
Un film écrit et réalisé par Philippe Labrune Une coproduction France Télévisions / Label Brune Prod avec le soutien du CNC.
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