Les Choristes : « La comédie musicale n’est pas un copier-coller du film »
[caption id="attachment_226426" align="aligncenter" width="800"] Christophe Barratier, en compagnie de Patrick Zard’, qui incarne Rachin dans la comédie musicale[/caption]
Christophe Barratier, le réalisateur des « Choristes », était à Limoges pour présenter l’adaptation de son film en comédie musicale, qu’il sera possible de découvrir sur la scène du Zénith le 27 octobre.
Info Magazine : Comment adapte-t-on un film qui a eu autant de succès que « Les Choristes », avec près de 9 millions d’entrées en France ? Christophe Barratier : Après la sortie du film, on m’a immédiatement demandé d’en faire une adaptation pour la scène. J’ai refusé car je ne voulais pas d’une photocopie ou d’un produit dérivé. Puis, je n’y ai plus pensé. Pour la comédie musicale, nous avons dû respecter les lois sur le travail des mineurs, qui n’ont le droit de jouer que deux soirs par semaine. Nous avons donc trois groupes de 15 enfants en alternance. J’ai choisi de travailler avec la Maîtrise des Hauts de Seine, qui est un vivier de 200 enfants, déjà habitués à faire de la scène. Cette comédie musicale n’est pas un copier-coller du film. Chaque soir, le spectacle est différent. Les spectateurs d’ailleurs ne m’ont jamais signifié qu’ils préféraient Gérard Jugnot, François Berléand ou Jean-Baptiste Maunier… De même, ils ne me disent jamais : « Bravo, bravo » mais « Merci, merci ».
Info : La comédie musicale apporte-t-elle de nouveaux éléments ? C.B. : Cette adaptation est une oeuvre nouvelle. Tout en racontant une histoire identique, il fallait quand même surprendre le public. Aussi, nous avons travaillé sur les décors. J’ai fusionné certains personnages, que j’ai finalement pu développer davantage, et j’ai composé des musiques nouvelles pour les rôles-adultes, avec des « chansons à jouer » : il y en avait 7 dans le film et il y en a 14 dans la comédie musicale, même si évidemment, j’ai conservé les incontournables comme « Vois sur ton chemin ».
Info : Parlons un peu des personnages principaux… C.B. : Rachin est un dépressif qui a démissionné. Il veut simplement « ne pas voir ». Il est dans le « soumission-délation-punition ». Clément Mathieu brigue la liberté et prône l’écoute de l’élève. L’histoire est basée sur le procédé d’une annonce cachée. Au début, Pépinot lance : « Mon père va venir me chercher samedi », alors que celui-ci est décédé. A la fin, certes Clément Mathieu a perdu la musique, la chorale mais il a gagné bien plus : une descendance, un fils…
Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photos © Yves Dussuchaud
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