Limoges ° C
vendredi

Désherbants : ce qui va changer avec les herbicides naturels

00h00 - 26 mars 2018 - par Info Haute-Vienne

L'interdiction des désherbants chimiques dans les jardins ouvre grand la porte à leurs équivalents dits « naturels ». Il ne reste plus qu'à s'en servir correctement. Avis aux petits chimistes ! Le 1er janvier 2019 prendra effet l'interdiction d'utiliser des pesticides chimiques dans les jardins amateurs. D'ici là, plutôt que d'accumuler compulsivement des montagnes de glyphosate en vue d'éradiquer les mauvaises herbes durant les cinquante prochaines années, profitez de cette dernière ligne droite pour vous habituer à utiliser convenablement les désherbants naturels. Car cet heureux bannissement des produits de synthèse ne se fera pas sans un changement profond des pratiques ; les désherbants naturels ne boxant pas tout à fait dans la même catégorie que les poids lourds issus de la pétrochimie.

Passation de pouvoir en rayon

S'il est encore possible jusqu'au 31 décembre prochain d'acheter en jardinerie des produits herbicides chimiques, ils ne sont plus, depuis l'année dernière, en vente libre. Présentés derrière des vitrines fermées à clef, ils vous sont désormais remis par un vendeur qui doit, auparavant, vous informer de l'existence d'alternatives. Pour l'heure, au niveau des herbicides, il s'agit de deux désherbants dits naturels, fabriqués à base d'acides pélargonique ou acétique.

Les deux alternatives

L'acide pélargonique est tiré de molécules naturellement présentes chez certains pélargoniums tropicaux. L'acide acétique n'est quant à lui rien d'autre que du vinaigre blanc, rendu cependant plus efficace par l'ajout d'un tensio-actif. Dans les deux cas, il s'agit de désherbants de contact, qui agissent en brûlant les tissus végétaux qu'ils touchent. Pour rappel, les désherbants de synthèse, dont le glyphosate est encore la glorieuse tête de gondole, sont des produits systémiques, qui pénètrent dans la plante via les cuticules des feuilles et empoisonnent toute la plante en circulant dans la sève. Un produit systémique tue la plante jusqu'aux racines, quand un désherbant de contact ne détruit que les parties aériennes. La nuance est de taille. [caption id="attachment_230753" align="aligncenter" width="800"] Spraying dandelions with a green and yellow atomizer in the garden.[/caption]

Plus tôt et plus souvent

Pour être pleinement efficaces, les désherbants de contact doivent être utilisés par beau temps, un jour où les températures sont supérieures à 15 °C, sur des végétaux très jeunes, trop faibles pour survivre à la destruction de leur feuillage. Car, sur des plantes vigoureuses, les racines, bien à l'abri dans le sol, auront tôt fait d'émettre de nouvelles feuilles. Il faut donc faire des passages au pulvérisateur dès l'apparition des premières adventices du début de saison, et les répéter régulièrement au fur et à mesure des germinations. Étant donné les fréquences d'épandage (environ tous les quinze jours), mieux vaut utiliser l'acide pélargonique dont les effets sur les micro-organismes du sol seront peu mortifères, à l'inverse de l'acide acétique qui reste un produit bactéricide, fongicide, et à la longue, acidifiant. Aucun des deux n'est d'ailleurs utilisable en agriculture biologique.

Le complément d'huile de coude

Pour les végétaux à rhizomes (chiendent, prêle ou liseron), ceux à racine pivotante vigoureuse (rumex, chardon…) et les plantes ayant atteint l'âge adulte, rien ne remplacera malheureusement un arrachage manuel à l'aide d'une gouge, d'un couteau ou d'une binette, en prenant bien soin de sortir un maximum de racines. Benoit Charbonneau / LSP Photos © iStock / City Presse

0 commentaires
Envoyer un commentaire