Des couples qui valent plus que de l'or
Pour marquer la Saint-Valentin, témoignages de couples qui affichent des noces de merisier et d'azalée
Ils sont de cette génération où on se mariait « pour la vie, pour le meilleur et pour le pire ». Et advienne que pourra, les couples restaient ensemble, se battaient face à l'adversité, vivaient à deux les hauts et les bas. Ils sont de cette génération qui a déjà célébré leurs noces d'or et comptent bien additionner encore plusieurs années de bonheur et de complicité.
Jean-Louis
et Jeanine
et Jeanine
« Comme beaucoup de couples, nous nous sommes rencontrés dans un bal en 1963, alors que je rentrais de plus de 26 mois de service militaire. Lulu, le frère de Jeanine, jouait dans un orchestre, pour lequel je m'occupais des entrées, raconte Jean-Louis Franklin Gaulier, 80 ans, alors tôlier-chaudronnier. Georgette, sa maman, nous accompagnait pour nous ''chaperonner'' ».
Une expression qui fait sourire Jeanine, 74 ans : « J'avais à peu près 17 ans. J'étais employée de maison. Et le samedi soir, j'allais danser. Mais j'étais très sage ! J'avais bien eu quelques petits-copains mais juste comme ça ».
Les deux jeunes gens se retrouvent plusieurs week-ends pour guincher et petit à petit, le rapprochement sentimental s'est opéré, car « à l'époque, on se tenait dans les bras pour danser », précise l'œil taquin Jean-Louis. Après s'être fréquentés pendant un an et demi, ils se fiancent en avril 1964, avec l'approbation des deux familles.
Puis, le 11 juillet 1964 à Saint-Amand-Magnazeix, le couple s'est dit « oui » à la mairie et à l'église, « il a même fallu que je me confesse », s'amuse Jean-Louis. Une cinquantaine d'invités (la famille proche et des amis) s'est retrouvée au restaurant et s'est amusée jusqu'au petit matin, alors que les nouveaux mariés s'étaient éclipsés.
Vie commune
Après quelques mois passés chez les parents, n'ayant pas pu partir en voyage de noces, ils ont finalement repris un café-restaurant à Saint-Hilaire-la-Treille avec un appartement au-dessus. « Mais mon mari partait travailler le matin et rentrait le soir, en faisant 60 heures par semaine alors que c'était nos plus belles années », note Jeanine, qui donne naissance à Roselyne en 1967 (ils ont actuellement trois petits-enfants : Léo, Marjolaine et Salomé).
Ensuite, les amoureux s'installent en appartement à Châteauponsac, une proximité avec les voisins qui ne leur convient franchement pas. Finalement, en 1972, ils emménagent dans une maison qu'ils viennent de faire construire, dans laquelle ils habitent toujours. Madame reste maman au foyer jusqu'en 1976, date à laquelle elle devient agent territorial. À la retraite depuis 1998, Jean-Louis a souhaité s'investir pour sa commune et a été conseiller municipal sous Marcel Mocoeur, ainsi qu'auprès des anciens combattants.
Faire des concessions
En regardant dans le rétroviseur, ils analysent : « La vie que nous avons vécue et celle d'aujourd'hui sont bien différentes. Il est plus rare qu'on se marie, on se pacse », Jeanine soulignant : « L'essentiel est de s'accepter l'un et l'autre. On ne peut pas être toujours d'accord mais il faut faire des concessions. Il faut être différent mais complémentaire », Jean-Louis ajoutant « Il faut savoir passer sur certaines choses et se prémunir des mauvais conseilleurs ».
Et si l'amour n'est plus le même, le couple l'affirme clairement : « On ne voit pas la vie l'un sans l'autre ! ».
Hélène
et Jean-Louis
et Jean-Louis
À quelques kilomètres, au Dorat, Hélène et Jean-Louis Seguy ont tous les deux 76 ans. À l'instar des Châtelauds, ils se sont connus lors d'un bal en 1965. « Je l'ai invitée à danser et j'ai eu un petit flash », admet monsieur presque pudiquement. Elle est secrétaire à Limoges, lui aide son père qui est métayer dans une ferme. Ils ne se voient que les week-ends et se « fréquentent, parce qu'à l'époque, il y avait plus de respect que maintenant ». Fiancés deux mois auparavant, ils se marient le 26 août 1967, après une demande en bonne et due forme.
« Je n'avais pas de doute », lance Jean-Louis, qui avec Hélène reconnaît qu'étant issus tous les deux de famille unie, ils avaient leurs parents et grands-parents en exemple.
Limougeauds pendant 11 ans, ils reprennent finalement la ferme des parents de Jean-Louis, à la retraite du père de ce dernier.
Leur recette
Leur recette pour avoir vécu plus de 50 ans de bonheur ? « Dans un couple, ça ne peut pas toujours être un long fleuve tranquille. Il y a des aléas, la maladie, des hauts et des bas. Et ce n'est pas quand il y a des problèmes qu'il faut claquer la porte, conseille Hélène, qui doute que les couples du XXIe siècle soient encore capables de fêter des noces d'or. Avec la ferme, ça n'a pas toujours été facile : il n'y avait pas d'horaire, des soucis avec les animaux... et pourtant on s'est soutenu et on ne s'est jamais quitté ».
À quelques jours de la fête des amoureux, nul doute que ce couple l'est : « Ce n'est plus de l'amour charnel, c'est du respect, de l'estime. Puis, nous, nous n'avons connu qu'un seul amour dans toute notre vie ». Et Jean-Louis de conclure avec la plus jolie des déclarations : « Avec Hélène, c'est tous les jours la Saint-Valentin ».
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