Pierre Allard

Maire de Saint-Junien, Pierre Allard, membre du SDIS 87 depuis une vingtaine d'années et anciennement vice-président, est le nouveau président, succédant à Jean-Claude Leblois.

Comment a lieu la nomination du nouveau président du SDIS ?

Conformément à l'article 1424-27 du Code général des collectivités territoriales, « le conseil d'administration est présidé par le président du Conseil départemental ou l'un des membres du conseil d'administration désigné par le président du Conseil départemental ». Le président du Département Jean-Claude Leblois m'a ainsi désigné pour assurer la présidence du conseil d'administration, qui est composé de membres disposant d'une voix délibérative et de personnalités qui assistent avec une voix consultative.

Pourquoi avoir accepté ?

Je suis membre du SDIS depuis une vingtaine d'années et j'étais déjà vice-président. Je trouve la fonction intéressante en termes de gestion et d'organisation administrative du territoire, le SDIS ne gérant pas l'aspect opérationnel qui dépend du Préfet.

Est-ce un « défi » pour vous ?

Oui et non, car je me positionne dans la continuité de l'action entreprise par Jean-Claude Leblois et le bureau.

Il y a quelques mois, les pompiers ont manifesté leur mécontentement ?

La grogne des pompiers est comprise de tous, par rapport à des décisions émanant du national et financées au niveau départemental, le gouvernement augmentant la prime de feu pour les sapeurs-pompiers professionnels, mais à partir du budget départemental. Il y a aussi des réglementations européennes difficiles à adopter en local, en France comme dans les autres pays. Il est important de mettre en place la concertation et le compromis. C'est une juste revendication. J'ai rencontré le Préfet et nous avons trouvé un accord pour la prime de feu. Quant à la création d'un centre de secours au sud de Limoges, pour des interventions plus rapides, le budget est acté. Mais où ? Sur quel terrain? Quel centre de formation ?

Comprenez-vous la crise des vocations chez les pompiers ?

En cette période, on pourrait comparer la crise des vocations chez les pompiers à celle des soignants. Je la comprends de par la pénibilité de la tâche comme dans le milieu médical. Mais pompier demeure une profession qui bénéficie d'une certaine aura. Être sapeur-pompier volontaire, c'est accepter d'être appelé à tous moments. D'où la GIA, la Gestion Individuelle des Alertes, pour se mettre en « disponible » ou « indisponible » sur son téléphone. La qualité de vie peut s'en ressentir. La rémunération est très très faible et parfois ne couvre même pas la perte de salaire. Or, à Limoges comme dans les autres départements, il est impossible de fonctionner sans les sapeurs-pompiers volontaires.

En chiffres, que représente le SDIS 87 ?

Le SDIS 87, ce sont 30 centres de secours, et pour l'année 2019, 19 816 interventions par an, soit une toutes les 25 minutes (64 % pour du secours à victime), ainsi que 280 engins de secours. En date du mois de mai 2020, le SDIS 87 comptait 211 sapeurs-pompiers professionnels, 928 sapeurs-pompiers volontaires (SSSM inclus) et 47 personnels administratifs et techniques.