Isabelle Klock-Fontanille (Dossier spécial formation)
Depuis quelques jours, l'université de Limoges a une nouvelle présidente. Entretien avec Isabelle Klock-Fontanille.
Quel est votre parcours ?
Alsacienne d'origine, je suis arrivée à Limoges en 1985. Agrégée de lettres classiques, mais avec une approche linguistique, je suis professeure de sciences du langage à la faculté des lettres de Limoges. Je travaille sur les langues écrites du Proche-Orient ancien. J'occupe différentes fonctions, comme la direction du Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS, EA 3648) ou de l'Institut de Recherche SHS (Sciences de l'Homme et de la Société). Je suis membre de l'IUF (Institut Universitaire de France). Dans le cadre de l'Université Tous Ages Culture et Loisirs, j'anime des conférences grand public car il me tient à cœur de diffuser et transmettre la connaissance.
Quelles sont les thématiques de vos recherches ?
Mes recherches portent sur les langues et les écritures du Proche-Orient ancien, le déchiffrage des écritures inconnues, les codes secrets, les tatouages, les écritures inventées d'Afrique de l'Ouest (Afrique subsaharienne).
Pourquoi avoir candidaté à la présidence de l'université de Limoges ?
Ayant occupé plusieurs postes dans l'enseignement, la recherche et l'institutionnel, j'ai souhaité mettre mon expérience, ma visibilité nationale et internationale, ma légitimité au service de la collectivité. De plus, je ne me reconnaissais plus dans l'université de Limoges : par exemple, les conseils n'étaient plus que des chambres d'enregistrement. Le jeu démocratique n'était plus respecté et les décisions se prenaient en « off ». Les résultats des élections ont montré une volonté de changement dans le collège des professeurs et maîtres de conférences. Je souhaite, comme je l'ai dit pendant la campagne, rendre à l'université et la communauté universitaire les valeurs que nous avions trouvées il y a quelques années. Aussi, je me suis entourée de collègues de terrain pour constituer l'équipe présidentielle, qui est le reflet de la communauté universitaire dans sa diversité de compétences et géographique.
Quels sont les premiers dossiers que vous devez traiter ?
Nous avons deux dossiers à gérer dans l'urgence avant la fin du mois de mars : le contrat de plan Etat-Région ainsi que l'évolution des formations et des équipes de recherches et de l'établissement.
Quels sont vos projets ?
Je souhaite redéfinir les conseils afin de retrouver plus de discussion, en impliquant davantage les collègues tout comme les étudiants. À cet effet, nous allons créer un D.U qui valorisera l'implication de ces derniers. Je voudrais éclaircir la destination de la Contribution Vie Etudiante et de Campus (CVEC) de 90 €. Où va cet argent ? J'aimerais également accompagner et faciliter le travail des collègues avec CAPs'UL, la cellule d'appui au projet en faisant travailler ensemble les campus dans l'interdisciplinarité, chacun conservant néanmoins son identité. Enfin, il me paraît important de mieux prendre en compte les « sites de proximité » d'Égletons, Tulle, Brive, Guéret et Ahun.
Comment envisagez-vous la gestion de la crise sanitaire ?
Nous sommes tributaires des directives du ministère et nous devons les faire coïncider avec des problèmes humains (souffrance, solitude, sentiment d'injustice par rapport aux lycéens qui sont en présentiel). Le ministre a donné des moyens afin que nous recrutions des tuteurs pour accompagner les étudiants les plus « fragiles ». Pour la santé des étudiants, nous ne pouvons continuer comme ça : on sacrifie une génération.
0 commentaires