Boomers : faire la révolution de l'âge !
Âgés de 50 à 73 ans, les « baby-boomers » constituent un bataillon de seniors qui atteindra bientôt 30 % de la population, plaçant la société face au défi de la longévité.
«La génération des baby-boomers avance massivement dans l'âge, en meilleur état et bien différemment de leurs parents et grands-parents. Ce n'est pas à un troisième âge qu'ils se préparent mais à une troisième vie ». Dans son essai intitulé « Le fabuleux destin des baby-boomers » paru tout récemment aux éditions Plon, Michèle Delaunay, ancienne ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie, analyse le bouleversement sociétal qu'implique le vieillissement des 20 millions de natifs des Trente Glorieuses.
OK Boomer !
« Entre 1946 et 1973 s'est produit un véritable big bang de la natalité. Cette génération sans pareille a gagné chaque année un trimestre de longévité, passant de 62 à 82 ans d'espérance de vie en moyenne ! » Ces enfants ont aujourd'hui entre 50 et 73 ans et sont perçus comme ceux qui ont profité de tout sans se soucier de l'avenir des plus jeunes, ni de celui de la planète. Apparue en 2019, l'expression péjorative « OK Boomer ! » en témoigne, balayant les jugements de ces aînés taxés d'incompréhension face au changement climatique et technologique.
Changer le regard sur l'âge
Alors que prospèrent les discriminations, les préjugés et l'invisibilité face à l'âge, 30 % de la population aura bientôt plus de 60 ans. Il va donc falloir rapidement faire évoluer les choses et pas seulement en trouvant de nouveaux moyens de financer les retraites ou la dépendance.
Michèle Delaunay, également présidente du gérontopôle de Nouvelle-Aquitaine, estime que « ce changement de société passe par un changement de regard sur l'âge ». Qualifiant ce bouleversement à venir de « défi de la longévité », elle affirme que « ce sont les boomers qui vont devoir le porter - et le portent déjà - afin que la révolution de l'âge ne tourne pas à la guerre des générations » en raison du « déséquilibre par rapport aux vieux schémas entre actifs et ceux considérés comme ne l'étant pas ».
Comment ?
En s'émancipant de l'âge pour changer son image, en évitant de se sentir enfermé dans la retraite, en inventant une nouvelle place des seniors dans la société.
La solution n'est-elle pas de vivre naturellement le vieillissement « en symbiose avec les autres générations », avec plus de solidarité ? Un monde nouveau à construire...
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