Incidences du Covid-19 sur l'immobilier (Dossier spécial immobilier)
Comme de nombreux secteurs, le marché de l'immobilier a connu une année 2020 pour le moins particulière. La confiance des ménages dans la pierre lui a néanmoins permis de garder fière allure, sans pour autant lui donner l'immunité en 2021.
La crainte était grande compte tenu de la chute d'activité sans précédent constatée lors du premier confinement de l'année 2020 lié à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Et pourtant, par rapport à la situation économique et sanitaire, le secteur a été préservé.
Avec un volume de transactions culminant à environ 980 000 opérations (-8 % par rapport à 2019), l'année 2020 se place en effet au même niveau que celui enregistré en 2017 et 2018. Un résultat surprenant à mettre notamment au crédit du phénomène de rattrapage observé post-premier confinement. Un résultat par ailleurs à nuancer selon les régions et notamment à Paris où le volume de transactions a diminué d'environ 17 %, symbolisant entre autres le changement de mentalité des acheteurs, en quête de plus d'espace.
Confiance des banquiers
Côté prix, on observe là aussi de grandes disparités. Si ces derniers ont augmenté à peu près partout, leur hausse dans de grandes villes comme Lyon, Bordeaux ou même Paris semble tout de même marquer le pas. Les Notaires de France prévoyaient même une augmentation des prix moins importante en Île-de-France qu'en province en cette fin janvier 2021 au niveau des appartements anciens (+4,6 % contre +6,8 %).
Pour cette année 2021, les perspectives paraissent aussi nombreuses qu'incertaines. « À mon sens, du fait des aides gouvernementales, nous n'avons pas encore ressenti les effets de cette année 2020. Nous restons tributaires de la situation sanitaire », se méfie Eric Allouche, directeur exécutif du réseau d'agences immobilières ERA immobilier. Nombreux sont d'ailleurs les spécialistes qui tablent sur une stabilité des prix et sur des taux d'intérêt toujours aussi bas.
Mais la santé du marché de l'immobilier ne sera assurément pas uniquement liée à ces deux paramètres. Dans une période où l'attentisme prédomine, la confiance des banquiers va être déterminante. Et si le Haut Conseil de stabilité financière est récemment venu alléger les conditions d'accès au prêt, durcies en début d'année 2020, les banques pourraient continuer de se montrer frileuses.
Des stocks en berne
Autre paramètre à prendre en compte : celui du pouvoir d'achat des ménages. Si certains ont pu profiter de ces deux confinements pour mettre de l'argent de côté, d'autres exerçant dans des secteurs durement touchés par la crise peuvent se retrouver en difficulté et ainsi reporter leurs projets. « Si les ménages ont réellement moins d'argent, cela va forcément impacter tous les marchés. Mais l'immobilier reste une valeur sûre, et avec les taux qui restent bas, acheter reste toujours une bonne option », rassure Eric Allouche.
Enfin, dernier paramètre et non des moindres, cette crise sanitaire a manifestement amoindri le stock de biens disponibles dans de nombreuses régions, ce qui risque d'affecter l'activité. Sauf catastrophe, le volume des ventes devrait avoisiner les 900 000 transactions en 2021.
0 commentaires