D'où viennent les traditions de Pâques ?
Les 4 et 5 avril, ce sera Pâques. Il est alors de coutume de s'offrir des oeufs en chocolat et de manger de l'agneau. Mais quelle est l'originede ces traditions ? Quelles sont leursymboliqueet leursignification ?
Pour beaucoup, Pâques semble bien être la cousine de l'Épiphanie : respectivement, le jour où on cède sans culpabilité à notre passion pour le chocolat et celui où on mange avec gourmandise la galette des rois.
Pourtant, les points communs sont bien plus nombreux, puisant leur origine dans la chrétienté et étant devenus des « fêtes populaires ».
LES ŒUFS
Parmi les traditions de Pâques, les œufs tiennent une place importante. Certains sont décorés notamment par les enfants, d'autres en chocolat se retrouvent dans les vitrines des chocolatiers-pâtissiers et dans les rayons des grandes surfaces. L'œuf, image d'une vie en devenir, est devenu un symbole chrétien de Pâques pour exprimer le renouveau de la résurrection.
Pendant les quarante jours de carême, il était interdit de manger des œufs. Or ceux-ci ne se conservant que 20 jours, à la mi-carême, des crêpes ou des bugnes (sorte de beignets du sud-ouest originellement) étaient préparées pour ne pas les jeter. Au Moyen-Âge, pour ne pas « perdre » les œufs, l'habitude a été prise de s'offrir des œufs décorés le jour de Pâques.
UN PEU D'HISTOIRE
L'œuf de Pâques a donné naissance à nombreuses coutumes : les Églises orthodoxes russes, grecques, roumaines distribuent depuis le Ve siècle, des œufs teints lors de la célébration pascale, en Occident. La tradition chrétienne des œufs remonte aux XIIe et XIIIe siècles.
À la cour d'Angleterre et de France, les rois offraient des œufs décorés parfois à la feuille d'or, à leurs courtisans. Mais plus que les autres, il en est un qui est toujours un modèle de préciosité et d'élégance. En 1884, Pierre-Karl Fabergé fabriqua un œuf de Pâques commandé par le Tsar Alexandre III pour son épouse. Fabergé a réalisé 50 œufs à partir de métaux et de pierres précieuses, considérés aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre de joaillerie.
Au XVIIIe en France, on a commencé à vider un œuf frais et à le remplir de chocolat. Puis, on a fait les fameux œufs en chocolat que l'on dévore encore trois siècles plus tard.
CHASSE AUX ŒUFS
Le jour de Pâques, la tradition est de cacher des œufs en chocolat dans l'appartement ou le jardin que les enfants doivent chercher. Dans les pays catholiques, ce sont les cloches de Pâques qui ramènent les œufs de Rome.
Dans les pays germaniques et nordiques, c'est le lièvre ou le lapin qui les dépose dans les jardins. Il était l'animal emblématique de la déesse Astre que les Saxons honoraient au printemps et de la déesse de la fertilité et du printemps Ostara en pays germaniques. Au Tyrol, la poule apporte les œufs, c'est le coucou en Suisse, la cigogne en Alsace.
Les cloches, la poule, le lapin... Tous vont faire l'objet de moules chez les chocolatiers-pâtissiers qui les proposeront au chocolat noir ou au lait, simples ou garnis de « friture », c'est-à-dire de petits œufs.
La chasse aux œufs s'est étendue aux parcs publics. Des associations souvent caritatives cachent des œufs en plastique que les plus jeunes doivent trouver et rapporter en échange de sachets de petits chocolats ou de cadeaux. L'occasion pour les organisateurs de récolter des fonds.
POURQUOI LES CLOCHES ?
Vers le VIIe siècle, l'Église interdit de sonner les cloches entre le Jeudi saint et le jour de Pâques : les cloches restent donc muettes lors de la mort du Christ jusqu'au jour de sa résurrection. La légende, dans certains pays catholiques et notamment en France, veut que, le soir du Jeudi saint, les cloches partent à Rome et carillonnent le matin de Pâques pour annoncer la résurrection du Christ.
AGNEAU PASCAL
En France et dans nombre de pays européens, l'agneau est au menu du repas du dimanche de Pâques. Il rappelle l'agneau de Dieu qui a donné sa vie pour le Salut du monde. L'agneau de Pâques est, au sens figuré, Jésus sacrifié, mais également le symbole du Christ ressuscité.
LE BARONET
Si la région et notamment la Haute-Vienne est connue pour être le berceau de la race bovine limousine, l'agneau occupe également une place non négligeable avec l'indication géographique protégée Agneau du Limousin-Le Baronet.
Produit par 800 éleveurs en Haute-Vienne, Creuse, Corrèze ainsi que dans les départements limitrophes, il doit être né, élevé et abattu sur l'aire géographique protégée. « Obtenue en 2000, l'IGP est un gage de qualité pour les consommateurs. Les éleveurs doivent suivre un cahier des charges très strict : lait maternel (l'agneau tête 60 jours), plantes fourragères à volonté, complément de céréales caractérisent l'alimentation de l'agneau Le Baronet », explique Cécile Boyer, la directrice adjointe de Limousin Promotion. De la production à l'abattage, toute la filière a opté pour des circuits courts en sélectionnant les abattoirs Limovin à Bellac et Somafer à Bessines-sur-Gartempe, pour s'inscrire dans une démarche vertueuse.
On compte près de 400 points de vente en France dont 50 % en grandes surfaces et 50 % en boucheries artisanales, où les bouchers n'hésiteront pas à vous conseiller pour concocter au mieux cette viande. Et Cécile Boyer de conclure : « Si la tradition veut qu'à Pâques on cuisine un gigot, l'agneau peut être l'ingrédient principal de nombreuses recettes et se consommer toute l'année. Pour ceux qui préfèrent la simplicité, on peut juste poêler des tranches de gigot ou faire griller des côtelettes, comme l'été au barbecue ».
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