Christophe Demathieu : " Je ne suis pas inquiet, les gens auront besoin de refaire du sport "
Élu mi-mars à la présidence de l'ASPTT omnisports de Limoges, Christophe Demathieu reste optimiste quant à la reprise rapide de l'activité sportive.
Christophe Demathieu, qui êtes-vous ?
Je suis âgé de 47 ans et j'ai une formation initiale d'assistant social auprès des établissements scolaires. J'effectue également des missions de conseiller technique des services sociaux à l'inspection académique de la Haute-Vienne. Sur le plan sportif, je suis un ancien basketteur. J'ai été le directeur technique et l'entraîneur du club de basket féminin de Feytiat et des sélections du Limousin. Je suis membre de l'ASPTT depuis 5 ans, dans la section natation, car ma fille est nageuse. J'ai pris la présidence de cette section l'année suivante. A la demande d'Alain Valentin, président de la fédération des ASPTT, j'ai contacté Guillaume Lajoie et Daniel Badou pour constituer un trio autour de ma candidature à la présidence de l'omnisports de Limoges.
Comment abordez-vous votre présidence dans le contexte sanitaire actuel ?
Cela ne m'inquiète pas, car cette saison sportive arrêtée prématurément, permet à notre équipe de s'installer sereinement pour réorganiser la gouvernance, et de faire le point sur la situation financière de cette infrastructure qui emploie 17 salariés et gère un budget de 1,3 million d'euros. Nous pouvons nous concentrer sur l'organisation de la prochaine saison sportive, en valorisant les nombreux atouts de l'ASPTT, qui doit rester un club formateur, encadré par des salariés diplômés. Mais, un grand club omnisports comme le nôtre doit veiller à répondre aux besoins des Limougeauds. Nous allons étendre le sport santé à toutes les disciplines proposées et développer le sport citoyen. Nous voulons nouer des partenariats avec les centres aérés des quartiers, car je considère qu'un enfant, quelle que soit la précarité économique dans laquelle se trouvent ses parents, a sa place à l'ASPTT et doit pouvoir faire du sport avec des entraîneurs de qualité, comme tous les enfants issus de familles plus fortunées. Nous réfléchissons également à proposer des activités nouvelles. Et comme on finira bien par battre ce virus, je ne suis pas inquiet, car les gens auront besoin de refaire du sport. Notamment les enfants, qui doivent pouvoir décharger leur tension ou leur hyperactivité.
Avez-vous réussi à entretenir un lien avec vos licenciés ?
Bien sûr, car cela répond à des besoins sociaux. Les équipes sont aussi des groupes d'amis qui ont conservé le lien entre eux à travers les applications numériques. Les nageurs, les judokas par exemple, font de la course en extérieur en attendant de pouvoir reprendre leur discipline favorite. On a su innover, à l'image de l'entraîneur de la section hockey-sur-glace, qui a fait des séances de préparation physique généralisée en visio.
Néanmoins, ne craignez-vous pas une baisse de vos recettes ?
Il ne faut pas nier que certains clubs sportifs vont se retrouver dans de très grandes difficultés financières. La force de l'ASPTT est d'être une grosse structure, qui résiste mieux aux aléas. Nous savons que l'ASPTT perdra des adhérents la saison prochaine, car dans certaines activités, il sera difficile de renouer avec un lien social distendu, mais nous regagnerons des licenciés si nous restons toujours aussi compétents, en proposant une offre attractive et innovante. Cela sera progressif, il est donc primordial de ne pas couper trop brusquement les aides consenties aux clubs. Les collectivités locales nous accompagnent pleinement. Le club a aussi bénéficié des mesures de soutien salarial mises en place par l'Etat et lors de sa récente visite à Limoges, la ministre en charge des sports Roxana Maracineanu a annoncé la création d'une aide à la licence sportive sous la forme d'un pass sport indexé sur le coefficient familial. C'est déjà une bonne chose, mais l'Etat devrait aussi réfléchir à un abattement fiscal sur les futures licences sportives.
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