Thomas Faure, il est... très fort !
Âgé de 31 ans, Thomas Faure est triple champion de France de boxe dans la catégorie demi-lourds. Interview exclusive de ce Saint-Juniaud, qui cartonne sur les rings et promet une belle carrière en Européenne, son prochain objectif.
Comment est née cette passion pour la boxe ?
J'ai débuté aux alentours de 8-10 ans à Saint-Junien. Cette passion me vient de mon père qui m'emmenait à la salle de boxe. Au fil du temps, j'y ai pris goût.
Quels titres avez-vous obtenus ?
En professionnel, j'ai remporté quasiment tous les tournois français : le critérium espoir en 2015, le tournoi de France en 2016, la ceinture internationale WBF en 2019, le championnat de France début 2020, celui qui a eu lieu début 2021 puis un troisième championnat de France en mai dernier. Cette année, j'ai gagné deux ceintures. Du coup, je suis triple champion de France dans la catégorie demi-lourds. À l'heure actuelle, je suis numéro 1 français. Au niveau mondial, je suis classé 75e. Mon prochain objectif est de disputer la ceinture de l'Union Européenne et de monter les échelons.
Pourquoi avez-vous rejoint le club de Châteauroux en 2017 ?
Le but en quittant le club de Saint-Junien était de rencontrer des promoteurs qui géreraient au mieux ma carrière.
Où vous voyez-vous dans dix ans ?
J'aimerais remporter l'Union Européenne, et si cela se passe bien, pourquoi ne pas faire un championnat d'Europe dans deux ans ? Cela sera compliqué car il y a de très très bons boxeurs mais je vais me focaliser sur cet objectif. Quand j'ai un but, je fais tout pour l'atteindre. Je voulais être champion de France et je le suis. J'ai toujours rêvé de décrocher un titre européen, depuis tout petit, pour représenter mon pays.
Que faut-il faire pour atteindre de tels objectifs ?
Il faut avant tout être sérieux et s'entraîner un maximum. Je n'ai qu'un jour de repos, parfois deux lorsque je suis très fatigué. Je fais beaucoup de route, environ 1 000 km par semaine car je suis au club de Châteauroux mais je vis et travaille à Saint-Junien (N.D.L.R. : Thomas est coupeur maroquinier chez Hermès depuis dix ans). Mon préparateur physique, Manu, est également sur la commune. C'est lui qui gère mes entraînements depuis que je suis passé pro en 2013. Manu m'a transformé. Je lui dois beaucoup. Sans lui, je pense que cela aurait été compliqué d'atteindre mes objectifs. Je m'entraîne avec lui au moins six heures par semaine.
Que ressentez-vous lorsque vous montez sur un ring lors d'un championnat ?
Les gens qui me fréquentent ne me reconnaissent pas. Ils se disent : « Waouh ! Mais ce n'est pas Thomas ! ». Car en fait, je suis dans mon monde. J'oublie tout et mon visage change. Je suis hyper concentré et je fais abstraction de tout ce qui m'entoure. Je n'entends plus rien. Je suis dans ma bulle. Et ce, dès que je commence à m'échauffer. En boxe, on ne joue pas. On sait qu'on peut passer au tapis sur un coup fort et se faire mettre KO.
Et que ressentez-vous lorsque vous remportez un titre ?
C'est toujours un moment de joie qui récompense toutes les heures de travail et les sacrifices que j'ai pu faire. C'est une récompense pour moi mais aussi pour mon entourage, mes partenaires et mes sponsors.
Quel message pourriez-vous délivrer aux jeunes qui souhaitent pratiquer la boxe ?
Il faut être intelligent et réfléchir. La boxe n'est pas un sport de violence malgré les préjugés. On entend souvent que les boxeurs n'ont rien dans la tête. Ce n'est pas le cas. Ce n'est pas parce qu'on fait de la boxe qu'on va se bagarrer dans la rue. Il faut respecter les règles. La boxe forge une personne, et même un enfant dissipé peut pratiquer. Elle permet de se canaliser et de changer. Mais quand on se lance dans ce sport, il faut avant tout être sérieux.
Votre plus grand rêve ?
Disputer un championnat d'Europe sur les antennes TV avec toute la France derrière moi serait mon plus grand souhait. Cela demande beaucoup de travail car il y a des boxeurs plus forts que moi. Mais avec la détermination et l'envie, je peux peut-être parvenir à disputer un championnat d'Europe.
Pensez-vous que vous aurez envie de raccrocher un jour ?
Franchement, je suis un compétiteur depuis tout petit. Donc, pour raccrocher, il faudrait vraiment une blessure. Même sur une défaite qui pique, je repars sur le ring.
Que pensez-vous faire à la fin de votre carrière ?
Pour être honnête, je ne me vois pas du tout devenir entraîneur de boxe. Je préfère prendre une bonne équipe de football régionale et l'entraîner.
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