Les sportifs veulent retrouver la vie d'avant
La crise sanitaire a au moins permis de révéler l'importance du sport dans la vie quotidienne puisque la plupart des clubs amateurs a retrouvé un niveau de licenciés satisfaisant et le public avide de spectacles sportifs est revenu dans les stades. Mais la situation demeure fragile.
Les sportifs se sont finalement bien adaptés aux mesures imposées pour continuer à pratiquer leur activité physique favorite ou revivre l'intensité des émotions de matchs soutenus. Ce constat incite les dirigeants des grands clubs sportifs de la Haute-Vienne à formuler des vœux optimistes pour l'avenir.
LIMOGES CSP
Au Limoges CSP, la préoccupation de ce début d'année concerne l'instauration d'une jauge à 2 000 spectateurs à Beaublanc. « La saison passée s'est soldée par une perte de 166 000 euros principalement liée à la phase durant laquelle nous avons joué nos matchs sans spectateurs et sans pouvoir recevoir nos partenaires avant et après les rencontres. Ces pertes de chiffre d'affaires n'ont pas été entièrement compensées par les aides d'État », constate Yves Martinez, le président du club professionnel.
Depuis la rentrée, les Limougeauds ont démontré qu'ils demeuraient des fervents supporters de leur équipe, à tel point que les matchs du mois de décembre ont été joués à guichets fermés. Mais les nouvelles restrictions vont générer une perte de recettes sur la billetterie et la restauration. « Cela va notamment lourdement peser sur les ressources financières espérées, et notamment sur le classico, le match contre Pau-Lacq-Orthez, qui s'est joué dimanche dernier à Beaublanc (N.D.L.R. : à l'heure où nous écrivons ces lignes, la rencontre est maintenue) », déplore le président qui espère retrouver rapidement une situation normale, d'autant que « sur le plan sportif, notre tableau de marche est respecté, puisque notre position au classement nous permet de conserver notre objectif de début de saison, à savoir atteindre les play-offs ».
LABC
Les basketteuses du LABC sont également dans l'objectif sportif fixé à la rentrée. « Nous avons un cinq majeur apte à réaliser de bonnes prestations, comme en témoignent les victoires engrangées contre des équipes du milieu de tableau, ce qui nous permet d'occuper la 6e place du classement et de continuer à travailler à la remontée en ligue féminine 2. Le groupe fait preuve d'énormément de combativité et affiche un beau collectif », commente le président Jean-Paul Robert. La frilosité du public en début de saison s'est rapidement estompée et la fréquentation de la salle municipale est désormais redevenue normale. « L'interdiction de consommer debout a perturbé l'organisation des animations autour des rencontres à domicile. Traditionnellement, le premier match de l'année était l'occasion de distribuer des parts de galette des rois et les pommes LIMDOR de notre partenaire. Nous avons dû repenser ce temps de convivialité qui est important, car nous avons tous besoin de nous retrouver pour partager de bons moments », s'inquiète le président, qui espère que le Covid va rapidement disparaître et que le club pourra reprendre ses activités sportives autour de ses principaux axes de développement. « Nous avons lancé une activité de sport santé qui commence à trouver son public, nous continuons nos efforts de formation des jeunes en cultivant les valeurs de citoyenneté, d'humanité et de tolérance chères à notre club et les bienfaits apportés par une activité sportive », ajoute-t-il.
ASPTT
Éternel optimiste, Christophe Demathieu, le président de l'ASPTT Limoges, retiendra surtout de cette crise sanitaire l'extraordinaire capacité de résilience et l'esprit d'innovation dont ont su faire preuve les responsables des différentes sections du club omnisports. « J'espère que cette année restera atypique et que cette situation ne se reproduira pas. Nous avons eu la chance d'avoir à nos côtés des collectivités réactives, qui ont su mettre à notre disposition des infrastructures pour pratiquer en plein air, lorsque l'activité sportive à l'intérieur était interdite », lance-t-il. L'ASPTT Limoges a perdu 30 % de ses licenciés mais a globalement bien résisté. « Nous avons connu une baisse importante des licenciés des sports individuels, mais la pratique collective ou de compétition a été moins touchée. La section basket a même refusé du monde », précise Christophe Demathieu qui souhaite poursuivre les actions de développement local du club. « Nous devons mieux exploiter l'utilisation du parc sportif de ce territoire, qui est de très haut niveau, en y organisant régulièrement des compétitions nationales ou internationales toutes disciplines confondues. Nous devons continuer à être un dispositif de formation et d'éducation du jeune athlète, notamment du millier de licenciés de moins de 13 ans, mais aussi des jeunes entraîneurs. Nous devons veiller à répondre à tous les besoins de la population, y compris dans les quartiers difficiles, de l'école de sport à la pratique handisports. Je souhaite enfin que nous soyons toujours porteurs de projets innovants », détaille le président.
USAL
Julien Delaye, le directeur général de l'USAL, se plaît à constater que son club compte plus de licenciés que la saison dernière. « La pandémie n'a pas brisé la dynamique de croissance engagée depuis trois ans sur les jeunes de l'école de rugby, qui représente désormais plus de 250 pratiquants sur les 650 licenciés du club, ce qui démontre combien les clubs de sport sont un maillon essentiel du vivre-ensemble dans notre société, notamment pour la jeunesse ».
Tous les effectifs sont donc au complet et les dirigeants espèrent que les championnats iront à leur terme, d'autant que les équipes jeunes affichent des bons résultats sur la première partie de la saison et peuvent donc atteindre les objectifs fixés en début de saison. « À l'image des premiers reports que l'on constate déjà dans les rencontres du TOP14, je pense que le bon déroulement du championnat amateur va être perturbé par la multiplication des cas Covid au sein des équipes, dans toutes les catégories. Dans l'immédiat, ce qui est le plus préoccupant pour l'avenir et les finances du club, c'est l'interdiction de consommer des boissons au stade et dans les loges, ce qui va entraîner des recettes en moins par rapport à nos prévisions budgétaires », s'inquiète Julien Delaye qui souhaite que les partenaires restent fidèles afin que le club puisse continuer à dispenser les valeurs du rugby sur toute l'agglomération.
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